Serratia marcescens

Définition

Serratia marcescens est une bactérie à coloration de Gram négative de la famille des Enterobactéries. S. marcescens est un bacille mobile qui se développe en aéro-anaérobie.

Découverte

Durant l’année 1819 en Italie, suite à une contamination alimentaire, plus d’une centaine de familles observent l’apparition de taches rouges sur des aliments (polenta). En étudiant ce phénomène, un pharmacien italien isola une bactérie qui fut nommée ensuite Serratia marcescens. Il a ainsi démontré qu’il s’agissait bien d’un organisme vivant qui était responsable de cette coloration en rouge de la polenta. Il pensait qu’il s’agissait d’un mycète.

Le nom « Serratia » fait référence au physicien Serafino Serrati qui inventa le bateau à vapeur tandis que « marcescens » correspond au verbe latin flétrir (marcēscō). En effet, les colonies de cette bactérie se transforment en un liquide visqueux lorsqu’elles sont âgées.

Serratia marcescens : une bactérie pathogène

Serratia marcescens est une bactérie peu virulente mais qui peut quand même causer des infections (par exemple chez des personnes immunodéprimées). Cette bactérie est retrouvée dans le cadre d’infections nosocomiales. Celle-ci peut alors être multi-résistante à des antibiotiques.

La prodigiosine : un pigment rouge

Serratia marcescens produit un pigment de couleur rouge appelé prodigiosine. Ce pigment donne aux colonies de cette bactérie l’aspect de « gouttes de sang ».

Ce pigment possède des propriétés anti-bactériennes. Il a aussi été utilisé pour de la peinture sur soie.

L’une des premières observation de ces colonies « rouge sang » serait en 382 avant notre ère. Le pain des soldats macédoniens d’Alexandre le grand se serait couvert de « goutte de sang » lors du siège de la ville de Tyre. Des colonies de Serratia marcescens auraient aussi été observées sur des hosties ou du pain à partir du moyen-age. L’apparition de ces « gouttes de sang » et la superstition religieuse ont conduit à de nombreux morts.

Références bibliographiques

Bennett, J. W., & Bentley, R. (2000). Seeing red: The story of prodigiosin. Advances in Applied Microbiology, 1–32. doi:10.1016/s0065-2164(00)47000-0 (lien)

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