Micro-organisme pathogène

Définition

La patho­gé­ni­ci­té cor­res­pond à la capa­ci­té d’un micro-orga­nisme à pro­vo­quer une mala­die. C’est une stra­té­gie de sur­vie pour ces micro-orga­nismes qui cherchent une niche par­ti­cu­lière où se développer.

Micro-organisme pathogène strict

Ces micro-orga­nismes pro­voquent chez tous les sujets une patho­lo­gie spé­ci­fique quelque soit leur état immunitaire.

Micro-organisme pathogène opportuniste

Ces micro-orga­nismes peuvent être pré­sents chez un hôte sans déclen­cher de mala­dies. Par contre, lorsque le sys­tème de défense du corps humain (sys­tème immu­ni­taire) est affai­bli, ces orga­nismes peuvent deve­nir patho­gènes. Par exemple Staphylococcus aureus qui est pré­sent de façon inof­fen­sive chez envi­ron 30 % des humains mais qui peut deve­nir un patho­gène oppor­tu­niste lorsque les condi­tions le permettent.

Pouvoir pathogène

Le pou­voir patho­gène d’un micro-orga­nisme est appe­lé la viru­lence. Plus un orga­nisme est viru­lent et plus ses effets sur le corps humain et sa mor­ta­li­té aug­men­te­ront. La viru­lence peut s’ex­pri­mer sous deux formes :

- Pouvoir inva­sif (infec­tieux) : apti­tude d’un micro-orga­nisme à péné­trer dans l’or­ga­nisme et s’y déve­lop­per mal­gré les moyens de défenses de l’hôte (sys­tème immunitaire).

- Pouvoir toxi­no­gène : apti­tude d’un micro-orga­nisme à syn­thé­ti­ser et libé­rer des toxines chez un hôte.

Transmission à un micro-organisme pathogène

La trans­mis­sion d’un micro-orga­nisme patho­gène peut se faire de façon directe inter-humain (ex. : lors de rap­ports sexuels) ou indi­recte via un vec­teur (ex. : mous­tiques ou tiques).

Transfert d'un micro-organisme via un vecteur (tique)
Exemple du trans­fert d’un micro-orga­nisme d’un ron­geur vers l’hu­main en pas­sant par un vec­teur : la tique. 

Selon les liens de paren­tés entre les per­sonnes infec­tées, on dif­fé­ren­cie la trans­mis­sion hori­zon­tale et ver­ti­cale. Lors d’une trans­mis­sion hori­zon­tale, il n’y a pas de lien de paren­té (héré­di­té) entre les deux per­sonnes. Par un exemple un patho­gène qui peut pas­ser par les voies aériennes sous forme de micro-gout­te­lettes. Au contraire, la trans­mis­sion ver­ti­cale, a lieu lors de la repro­duc­tion. Il y a un lien de paren­té entre les deux per­sonnes. Par exemple un patho­gène qui passe de la mère à son enfant.

Porteurs sains

Un por­teur sain (por­teur asymp­to­ma­tique) est un indi­vi­du infec­té par un micro-orga­nisme mais n’ayant pas de symp­tômes. Un exemple célèbre de por­teur sain cor­res­pond à Mary Mallon (18691938) sur­nom­mée “Typhoid Mary” car elle était por­teuse saine de la bac­té­rie Salmonella typhi. Mary Mallon était une cui­si­nière qui a trans­mis la typhoïde lors de la pré­pa­ra­tion de repas chez les dif­fé­rentes familles chez qui elle a tra­vaillé. Son rôle dans la trans­mis­sion de la mala­die a été déter­mi­né par l’une des familles. Elle a été jugée et condam­née à de la pri­son. Elle obtient l’au­to­ri­sa­tion de sor­tir de pri­son si elle renon­çait à cui­si­ner. Mais quelques temps plus tard, elle a de nou­veau été condam­née à de la pri­son après avoir été retrou­vée dans les cui­sines d’un hôpi­tal. Au total, elle a conta­mi­né 51 per­sonnes dont trois sont mortes.

Bibliographie

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